L’art du questionnaire : quand poser les bonnes questions vaut plus que mille données

À l’heure de l’intelligence artificielle, les instituts d’études conservent un atout unique : la capacité à poser les bonnes questions aux bonnes personnes, au bon moment. Un savoir-faire devenu stratégique à l’ère de la saturation informationnelle.

Trop de données, pas assez de sens ?

Jamais notre société n’a produit autant de données. Réseaux sociaux, objets connectés, formulaires en ligne : chaque clic, chaque avis, chaque comportement est tracé, stocké, analysé. Pourtant, cette surabondance de données ne garantit pas une meilleure compréhension. Pire : elle peut parfois donner l’illusion de tout savoir... sans réellement comprendre.

Dans ce contexte, le rôle des instituts d’études et de sondages prend une nouvelle dimension. Leur valeur ajoutée ne réside pas seulement dans la collecte d’informations, mais dans la formulation de questions pertinentes, capables de révéler des vérités que les chiffres seuls ne peuvent pas raconter.

« Il est plus important de poser la bonne question que de trouver la bonne réponse. » Claude Lévi-Strauss

Construire un bon questionnaire est loin d’être un exercice anodin. Il ne s’agit pas simplement de compiler des questions fermées sur une échelle de 1 à 5. Il faut :

• Aller du général au particulier, du moins impliquant au plus impliquant

• Éviter les biais de formulation,

• Choisir un ordre logique et non suggestif,

• Adapter le langage au public ciblé,

• Aller au-delà du déclaratif, en explorant les motivations profondes.

• 
  

Une mauvaise question peut fausser l’ensemble d’une étude. À l’inverse, une question bien posée peut ouvrir des perspectives inattendues, révéler des blocages, des besoins latents ou des leviers d’action puissants.

Les instituts ne se contentent pas de "poser des questions". Leur mission englobe :

• La définition des échantillons : pour garantir des résultats représentatifs et exploitables.

• Le choix des méthodologies : quantitatif, qualitatif, hybride… chaque approche a sa logique.

• L’analyse approfondie des résultats : tri croisé, segmentation, mise en récit des données.

• La restitution stratégique : transformer les résultats en action

« Le génie ne réside pas dans la réponse, mais dans la question. » Eugène Ionesco